Le couloir à faune de «Suret»

Le morcellement de l?habitat des animaux sauvages, et l?isolement des populations qui en découle, sont aujourd?hui des problèmes reconnus comme importants. En 1996, le canton d?Argovie fut le premier à fixer dans son plan directeur 28 couloirs à faune et s?est engagé à assurer et améliorer leur accessibilité. En 2004, dans le cadre d?une révision du plan directeur, de nouveaux couloirs à faune seront déterminés et des couloirs existants adaptés.

Le couloir à faune de «Suret», qui comprend des surfaces de forêt relativement grandes pour le Plateau suisse, représente la liaison principale entre la Suisse Centrale et le Jura. Il est donc potentiellement un des couloirs les plus stratégiques du Plateau suisse. Mais il est traversé par deux autoroutes, des routes principales et secondaires ainsi que des lignes de chemin de fer, qui sont autant d’obstacles, voire de barrières infranchissables, pour la faune.

A quatre endroits stratégiques du site de «Suret», 20 représentant( e)s des Services fédéraux et cantonaux compétents, des milieux de la chasse, de la forêt, de la protection de la nature ainsi que de la Communauté de travail pour la forêt, ont débattu des problèmes et des solutions touchant à l’assainissement de ce couloir biologique:

  • Passage à faune planifié et passage supérieur existant sur l’autoroute A1
  • Passage sur la route cantonale K247 et la ligne CFF Hunzenschwil-Suhr
  • Passage inférieur planifié sous la route à quatre pistes T5 et passage à faune planifié au-dessus de la T5
  • Elargissement du passage inférieur sous la voie CFF à quatre pistes Rupperswil-Aarau

Il est important de coordonner les différentes mesures planifiées et de les valider de manière globale. En effet, l’accessibilité d’un axe de migration est déterminée par le «maillon faible» de cet axe.

Suite à l’assainissement du couloir à faune de «Suret», tant les usagers de cette forêt que les animaux sauvages qui y vivent devront s’adapter aux nouvelles conditions du milieu. Les animaux sauvages ont appris quels secteurs étaient les moins fréquentés et à quel moment du jour, ou plutôt de la nuit. En présence des nouveaux passages à faune, ils apprendront quand ils pourront s’y engager sans être dérangés.

Mais une fois levés les obstacles à la migration, il faut encore espérer que les différents groupes d’utilisateurs de la forêt, tels que sportifs, randonneurs, forestiers et chasseurs, tenteront d’analyser comment et où il leur sera possible de réduire le stress des animaux en déplacement. Il est difficile de prévoir de façon fiable, sur la base des expériences réalisées en Suisse ou ˆ l’étranger, quelles mesures d’accompagnement pourraient s’avérer utiles. Des contrôles d’efficacité différenciés sont donc d’une grande importance.